à Gagny, le lycée veut oublier l'agression
C'était il y a près d'un an. Une dizaine de jeunes, âgés de 15 à 20 ans, s'introduisait dans l'enceinte du lycée Jean-Baptiste-Clément à Gagny (Seine-Saint-Denis), pour un règlement de com... C'était il y a près d'un an. Une dizaine de jeunes, âgés de 15 à 20 ans, s'introduisait dans l'enceinte du lycée Jean-Baptiste-Clément à Gagny (Seine-Saint-Denis), pour un règlement de comptes à coup de barres de fer, de bâtons et de couteaux. Une attaque violente qui avait fait une douzaine de blessés. Aujourd'hui, à Gagny, l'heure est à l'oubli.
Accroché sur les hauteurs d'un lotissement de banlieue, le lycée professionnel affiche des airs paisibles. A la pause du déjeuner, hier, des groupes d'élèves sortent tranquillement fumer une cigarette ou manger un sandwich au soleil. « Est-ce qu'on a l'air stressés ?, interroge Wiesla, 18 ans. Ce sont des litiges entre cités qui veulent faire parler d'elles. Tant qu'on n'a pas d'embrouilles à l'extérieur, on n'a rien à craindre à l'intérieur. » Laura, 20 ans, s'énerve un peu : « On en a fait des tonnes sur cette agression. Mais ce n'est arrivé qu'une fois. Depuis la vie a repris. On n'en parle même plus. »
« Tout le monde peut rentrer »
Appuyé contre les grilles de l'entrée, Sidi Mohammed confirme. C'est dans sa classe que l'agression a eu lieu l'année dernière. « Sur le coup, ça a été très violent. Les filles ont été un peu traumatisées. Mais aujourd'hui, les gens mêlés au règlement de compte ont été renvoyés et le calme est revenu. »
Il montre du doigt une entrée un peu plus loin dans la côte. « Les gars étaient passés par là. Cette année, la porte est fermée en permanence. »
Enceinte sécurisée, sonnette à l'entrée et deux caméras qui scrutent les allées et venues dans la rue… La sécurité fait partie de l'environnement du lycée. « Pendant 15 jours, on a aussi vu la police faire des rondes autour du lycée, note Alison. Mais maintenant plus rien. » Wiesla rigole en textotant sur son portable : « Tout le monde peut rentrer ici ! Ils nous ont fait des cartes d'accès, mais ils ne les contrôlent jamais. Elles nous servent juste pour avoir des réducs au MacDo. » Un peu plus loin, le nez emmitouflé dans une écharpe, un garçon marmonne : « Et alors ? Ils ne vont pas nous mettre des barreaux et des numéros. On est des lycéens. Pas des prisonniers. »Tiphaine Réto